Quand j’avais 21 ans, nous étions un petit groupe parti faire la fête en Bretagne.
« Quand j’avais 21 ans, nous étions un petit groupe parti faire la fête en Bretagne. L’une des personnes, que je ne connaissais pas, nous avait proposé lors d’une soirée de tester de l’huile de cannabis sur un sucre, à ingérer. Pour nous, cannabis était égal à drogue douce. Nous ne nous sommes donc pas méfiés.
Peu après, j’ai commencé à voir les perspectives se déformer autour de moi et à ressentir fortement ce qui se passait dans mon corps, c’était vraiment angoissant. L’une des filles a très vite fait un bad trip, elle était affolée. J’ai tenté de me calmer, de ne pas céder à la panique pour ne pas avoir de mauvaise expérience comme elle. Puis nous sommes sortis et j’ai perdu conscience de ce qui se passait dans la rue : je traversais les routes n’importe comment, faisais n’importe quoi, j’étais dans un monde irréel dont j’avais l’illusion d’être la seule maîtresse.
Cet état a duré plus de douze heures, je ne pouvais pas l’arrêter. Je me suis réveillée dans une chambre d’hôtel sans savoir ce qu’il m’était arrivé, mes amis avaient disparu et le type de l’hôtel m’a dit que c’est quelqu’un qui m’avait amenée là.
J’ai un trou de mémoire total de ces quelques heures, je ne sais pas qui m’a amenée, je ne sais pas ce que j’ai fait durant cette période.
Je n’ai pas voulu revoir mes amis, je n’ai pas repris de drogue. Pourtant, six mois plus tard, j’ai eu un énorme flashback (heureusement j’étais chez moi), comme si j’avais repris de cette huile. Ça a duré au moins 30 minutes, et il m’était impossible d’en contrôler les effets, je n’arrivais plus à penser clairement. Elle était encore là, coincée quelque part dans mes cellules. C’est là où j’ai pleinement pris conscience du côté dépendance de ces substances. Cela m’a encore plus renforcée dans ma décision de ne plus jamais reprendre de drogue. »
D.P.