J’ai commencé à me droguer à l’âge de 16 ans.
« J’ai commencé à me droguer à l’âge de 16 ans. J’ai commencé par le cannabis, puis le speed, puis l’héroïne.
Je me sentais bien aux premières prises. On ne prend pas conscience tout de suite du mal que l’on va se faire. Je me disais « je suis forte, j’arrête quand je veux ».
Mais très vite le discourt change. C’est la drogue qui nous tient. Ça coûte cher, mais l’effet de manque déclenche des crises où tu veux tellement retrouver la même sensation que tu en reprends, et tu en reprends…
Arrive le moment où je n’avais plus d’argent, donc j’ai commencé à me prostituer… jusqu’à un jour où on m’a retrouvée sur un banc. Je devais avoir 21 ans et là j’ai pris conscience que c’était plus possible. J’ai ensuite été traitée avec de la méthadone pendant 4 ans, mais ce qu’il faut savoir c’est que c’est une drogue aussi. Donc dur d’arrêter…
Mais j’ai quand même réussi à arrêter, et en voici la raison : il y a 9 mois de cela, j’ai perdu mon compagnon, ma moitié. Moi j’étais clean, mais lui prenait de la cocaïne et du crack. Aujourd’hui il ne peut pas témoigner car je l’ai retrouvé mort dans mon lit alors qu’il se disait invincible, alors qu’il m’avait promis d’arrêter – ce qu’il a fait. Mais il en a repris juste une fois… ce fameux soir. Et voilà pourtant quelqu’un de très fort mentalement, intelligent, qui travaillait… donc ça peut arriver à tout le monde.
Ne jamais commencer ! Je suis passée par là, je l’ai vécu ! Avec ça, il me laisse avec un petit garçon ; pensez à tout ça ! Je sais que le sevrage est une épreuve très difficile, mais imaginez-vous le jour où il sera trop tard. Moi j’ai la vision de mon seul amour étendu dans le lit, le visage bleuté, et je peux dire que c’est une image que j’aurais jusqu’à ma mort. Tous les soirs je ferme les yeux et je vois les siens ouverts, sans vie, dans ce lit où la mousse et le vomi cachent sa bouche que j’aimais tant. »